BIM GEM : mieux gérer un patrimoine immobilier, BIM Exploitation-Maintenance des bâtiments et infrastructures

Le BIM GEM regroupe les méthodes de data management et usages de la maquette numérique qui ont pour objectifs de soutenir les activités de gestion d’un patrimoine immobilier et d’exploitation-maintenance d’un bâtiment ou d’une infrastructure.

L’ISO 19650, principale norme pour le BIM, consacre sa troisième partie à la gestion des données d’un ouvrage pendant la phase d’exploitation. C’est-à-dire : la phase où nous générons de la valeur en utilisant l’actif conformément aux raisons de son existence. D’autre part, nous pouvons préciser que l’AFNOR avec NF-X 60 000 définit la maintenance de la façon suivante : « Ensemble des activités destinées à maintenir ou rétablir un bien dans un état ou dans des conditions données de sûreté de fonctionnement, pour accomplir une fonction requise. »

gestion-exploitation-mainteance

Pour une maîtrise d’ouvrage et son organisation, les objectifs BIM exploitation-maintenance et gestion patrimoniale sont particulièrement importants.

En effet, les sommes investies pour l’exploitation, la maintenance puis la démolition d’un bâtiment comptent en moyenne pour 75% de son coût global (calculé sur l’ensemble du cycle de vie) ; contre 5% pour les études en phase de conception et 20 % pour le coût de construction. De plus, l’ensemble des activités liées à l’exploitation des bâtiments représente la deuxième plus grande source de dépenses d’une entreprise, derrière celles liées aux ressources humaines. Par conséquent, la diminution de ces coûts grâce à des usages BIM Exploitation-Maintenance, peut devenir très rentable pour une organisation (à long terme, voir moyen terme). Enfin, nous pouvons souligner qu’une utilisation efficiente des actifs immobiliers est un sujet en relation directe avec les enjeux environnementaux de notre siècle.

Building Information Management et infrastructures :

La maquette numérique étant essentiellement une base de données, nous pouvons donc définir le BIM avant tout comme : une méthode de data management dédiée au secteur du BTP. Ainsi, cette méthode peut être appliquée aux bâtiments, mais également aux infrastructures (routes, ponts, tunnels…) y compris selon la norme ISO 19650. Néanmoins, afin d’alléger notre texte, nous ne précisons pas systématiquement : « bâtiment ou infrastructure ».

Nous accompagnons les organisations dans l’élaboration de leur charte BIM, puis dans la rédaction du cahier des charges BIM selon chaque actif immobilier. Un sujet fondamental pour la composition de ces documents est la description judicieuse des maquettes numériques nécessaires aux usages BIM choisis. Ensuite, tout au long de notre mission, nous vérifions que les maquettes numériques livrées soient conformes à la fois aux exigences d’informations du cahier des charges, mais aussi à la réalité du terrain.

Conseil pour les maîtrises d’ouvrage ayant des objectifs BIM exploitation-maintenance :

Pour vos projets de construction, nous vous conseillons fortement de déterminer, le plus tôt possible : les services de Smart Building que vous utiliserez lors de la phase d’exploitation. En effet, c’est à partir du choix de ces services (et des systèmes) que vous pourrez déduire la structure de la base de données du DOE numérique exigé en fin de chantier. Ensuite, en effectuant un mappage et un allégement de la maquette BIM du DOE, nous pourrons créer, pour chaque système, la base de données nécessaire à son bon fonctionnement. NB : pour exemple de système OT, nous pouvons citer le plus répandu, c’est-à-dire un système et logiciel GTB (Gestion Technique du Bâtiment).

Définition « ISO » de l’activité de gestion des actifs immobiliers :

L’ISO 19650 se réfère à la norme ISO 55000 pour définir cette activité :

« Activités coordonnées d’un organisme dans le but de réaliser de la valeur à partir d’actifs ».

Ainsi, cette définition réunit en fait deux sous-types d’activités :

Définition « ISO » de l’activité de gestion des installations (Facilities Management)

Cette gestion se rapporte à l’ensemble des actions permettant à une entreprise de fonctionner normalement et se focaliser sur ses activités principales (son cœur de métier). Cependant, il est à noter que le service des ressources humaines et le service financier sont exclus. En France, lorsque cette activité reste interne à l’entreprise, nous parlons généralement des : « services généraux ». En revanche, si l’organisation externalise cette activité, nous utilisons plutôt le terme Anglo-Saxon de : « Facilities Management » (FM).  L’entretien courant des locaux, la maintenance régulière des équipements, la sécurité et l’accessibilité d’un bâtiment sont des exemples d’activités incluses dans la gestion des installations.

L’ISO 19650-3 reconnaît la différence entre gestion des actifs et gestion des installations. Cependant, par souci de « simplicité », celle-ci regroupe, dans son texte, ces deux activités sous l’appellation uniquede : « gestion d’actifs » .

À qui s’adresse la norme ISO 19650-3 pour le BIM en phase exploitation ?

NF en ISO 19650-3 s’adresse à toutes les personnes devant gérer un patrimoine, ou impliquées dans l’exploitation des bâtiments et infrastructures, notamment :

Nous pouvons appliquer une démarche BIM GEM conforme à cette norme pour tout type de construction. Néanmoins, nous devons adapter l’application de la norme ISO 19650 à la taille et à la complexité des ouvrages. Enfin, l’ISO 19650-3 insiste sur l’importance d’avoir un data Management continu sur l’ensemble du cycle de vie d’une construction.

Définition d’un « événement déclencheurs » selon la norme ISO 19650-3

« Événement qui modifie l’actif (ou son état) ». Celui-ci entraîne un besoin en gestion et production de données.

La norme ISO 19650 distingue principalement deux types d’événements déclencheurs.

Les événements déclencheurs que nous pouvons planifier, par exemple :

Pour ce type d’événement, il est généralement souhaitable que chaque responsable d’un processus de gestion ou production des données soit désigné avant que l’événement ne survienne. Toutefois, pour certains événements déclencheurs pouvant être planifiés, une organisation pourra malgré tout décider d’adopter le « chemin P » du schéma ci-dessous. Par exemple, si celle-ci ne souhaite pas lancer un appel d’offres ou un ordre de service trop tôt par rapport à la survenue de l’événement. 

Les événements déclencheurs que nous ne pouvons planifier.

Nous parlons ici des événements ne pouvant faire partie d’un calendrier à long terme des actions à mener en phase d’exploitation. Ainsi, il existe deux sous-types pour ces événements déclencheurs :

Premièrement, un projet de construction, extension, ou encore réhabilitation est initié à la suite d’une délibération des instances de l’organisation.

Dans ce cas, l’organisation pourra souhaiter un BIM Management de projet selon la norme ISO 19650-2. Si l’organisation formule ce souhait, alors l’AMO-BIM devra veiller, lors de la rédaction du cahier des charges, à ce que les normes d’informations du projet et les normes d’informations de l’actif soient compatibles. Il en va de même avec les méthodes de production des données. En revanche, si l’organisation ne souhaite pas suivre une méthode de modélisation et gestion des données selon la norme ISO 19650-2 et que la MOA « projet » est différente du service en charge du data management pendant la phase d’exploitation ; alors il est tout de même nécessaire de définir rigoureusement les rôles et limites de responsabilité de chacun. De plus, les responsables du BIM GEM doivent transmettre au maître d’ouvrage les données utiles aux travaux de gestion-exploitation-maintenance à implémenter dans la maquette numérique du DOE puis de la première maquette numérique GEM ; le maître d’ouvrage les transmettra à son tour au responsable du BIM Management de projet.

Deuxièmement, les événements très marginaux ou imprévus tels qu’un incendie, une inondation, une panne rare, etc.

Dans ce deuxième cas, les acteurs responsables du BIM exploitation-maintenance seront naturellement désignés après la survenue de l’événement.

Enfin, en marge de tous ces événements, la norme ISO 19650 prévoit une troisième situation : l’acquisition d’un bien immobilier. Ici, vendeur et acheteur devront impérativement prévoir une procédure de transfert des données de l’actif.

Ce schéma illustre les différents chemins possibles pour le data management selon la norme ISO 19650-3 publiée par l’AFNOR :

ISO 19650-3 processus de data management

Évaluation des besoins en matière de BIM exploitation-maintenance et gestion de patrimoine

La mise en place de norme d’informations permet aux différents acteurs et parties concernées par le Building Information Management d’échanger des données ayant une seule interprétation possible. En effet, l’absence d’ambiguïté sémantique lors d’un échange d’informations est un principe fondamental dans tout data management. Il est à noter que les outils utilisés pour structurer la base de données influencent la définition de ces normes.

Nous devons construire une méthodologie pour la production des données du bâtiment.

Ainsi, nous établissons des procédures pour le relevé des données sur le terrain ; ou encore la modélisation, puis la validation des données pour implémentation dans la base de données GEM. Par ailleurs, il est important de connaître les outils numériques que nous allons utiliser. Ainsi, nous devons nous préoccuper également de l’interopérabilité entre les logiciels.

Dans le cadre de l’Appel d’offres pour l’application d’un cas d’usage BIM, il faut décider des informations de référence et ressources que nous allons partager avec les candidats puis les prestataires retenus. Afin d’éviter tout problème d’interopérabilité, la norme ISO 19650 recommande à nouveau de faire appel à un standard ouvert pour le schéma conceptuel de données (ou encore mieux : une norme).

Il est maintenant nécessaire d'établir un environnement de données commun (EDC).

L’EDC prend en charge l’ensemble des processus BIM GEM et est conforme à ce qui est prescrit dans la première partie de la norme ISO 19650. Nous pouvons noter que l’ISO 19650-2 (qui concerne la phase de réalisation ) décrit de façon similaire le mode de fonctionnement de l’environnement de données commun. Si l’organisation utilise différents systèmes d’information pour gérer tout ou partie de l’AIM, alors les procédures d’utilisation de ces systèmes doivent être rendues conformes à la méthodologie décrite dans l’ISO 19650 pour gérer un environnement de données commun. Nous pouvons, par exemple, citer comme logiciels participant à des systèmes d’information : les logiciels de GTPAO (Gestion Technique de Patrimoine Assisté par Ordinateur), ou les logiciels de GMAO (Gestion Maintenance Assisté par Ordinateur).

L’AIM (Asset Information Model) est la base de données relative à un bien immobilier particulier ; il est le résultat de la concaténation de plusieurs conteneurs d’informations. Lors de l’étape d’évaluation et besoin, il est nécessaire de faire un audit de la base de données existante.

Enfin, il faut définir les procédures de mise à jour de l’AIM.

Nous devons notamment définir pour chaque actif ou type d’actifs : le temps de latence acceptable entre un changement d’état de ce dernier et la mise à jour effective de son AIM. Par ailleurs, nous devons dire les droits, obligations et responsabilités de chacun concernant le Data management. Les droits d’utilisation de l’environnement commun de données ainsi que la définition des périmètres de propriétés intellectuelles sont des sujets particulièrement importants à traiter.

Nous porterons une attention toute particulière au traitement des données personnelles et au respect du RGPD

Appel d’offres et ordre de service pour les missions BIM GEM

Les appels d’offres concernent les cas d’usages qui seront externalisés ; tandis que les ordres de service concernent les cas d’usages qu’un service interne à l’organisation assurera.

Il est important de conserver la même rigueur pour l’ensemble des procédures : appel d’offres ou bien ordre de service.

Comment répondre à un appel d’offres pour une prestation BIM GEM selon la norme ISO 19650-3 ?

Afin de répondre, nous devons d’abord désigner les personnes responsables du data Management ; tout ou partie de cette fonction peut être sous-traitée. Par exemple, une société spécialisée dans la maintenance des réseaux CVC peut répondre à un appel d’offres dans lequel une prestation BIM est requise. En conséquence, elle pourra recourir à une société de service spécialisé pour cette partie spécifique. Par la suite, nous devons :

BIM exploitation-maintenance : quelles sont les tâches à accomplir pour donner suite à la désignation ?

Signature des contrats relatifs aux processus BIM GEM

Les documents contractuels incluent :

Mise en œuvre du plan de mobilisation

Nous devons mobiliser les ressources conformément au plan prévu, notamment les ressources humaines, et toutes celles liées aux systèmes IT et OT. D’autre part, la norme ISO 19650 insiste sur l’importance d’appliquer le plan de formation que nous avons éventuellement estimé nécessaire en amont de la démarche. Nous devons également faire des essais sur :

Par ailleurs, il faut s’assurer de la bonne diffusion des méthodes de production au sein des équipes de travail constitutives de l’équipe de production. Il peut être nécessaire de développer d’autres ressources à partager. Une fois toutes ces vérifications effectuées, l’ensemble des ressources humaines et techniques doivent être prêtes pour mobilisation en cas d’événement déclencheur.

La production des données du bâtiment

Avant toute génération de données, chaque équipe de travail doit vérifier qu’elle dispose bien des ressources nécessaires à ses tâches, ainsi que l’accès à ses informations de référence dans l’EDC. Si tel n’est pas le cas l’équipe doit en informer le responsable du data management  pour remédier à la situation rapidement. Toute équipe de travail doit produire les informations selon son TIDP et se conformer aux méthodes de production prévues. En outre, elle doit absolument respecter les normes d’informations relatives à un actif. Toutes les équipes de travail concerné par un même cas d’usage BIM doivent coordonner la production de leurs données et donc collaborer à l’aide de l’EDC. En conséquence, les équipes de travail doivent informer le data Manager de tout problème de coordination. Enfin, chaque équipe doit produire les données en les destinant au bon conteneur d’informations et en respectant la structure de répartitions des conteneurs.

Certaines erreurs récurrentes dans les démarches BIM sont à éviter !

Ainsi il ne faut pas produire des informations au-delà du LOIN (Level Of Information Need) requis. De plus, il ne faut pas produire de l’information en double (souvent à cause d’un manque de coordination avec une autre équipe de travail).

Le contrôle qualité pour la production des données

Chaque équipe de travail effectue un contrôle qualité en deux étapes et aucune étape ne peut se substituer à l’autre :

Enfin, en vue d’autoriser une transmission à la partie désignante principale (propriétaire, exploitant) : le responsable de l’équipe de production vérifie le modèle d’informations qui résulte de la concaténation des données (présentes dans chaque conteneur). L’ISO 19650 recommande de valider ou invalider le modèle dans son entièreté et jamais partiellement, afin d’éviter des problèmes de coordination.

Processus pour le contrôle qualité lors de la production des données selon NF en ISO 19650-3 :

Processus contrôle BIM GEM

Réception du modèle d’informations par la partie désignante.

Si cette réception est la conséquence d’un changement de propriétaire ou d’exploitant, alors c’est l’ancienne partie désignante qui transmet le modèle. Dans les autres cas, c’est la partie désignée principale qui transmettra le modèle via l’EDC. Ici encore, la norme ISO 19650 recommande fortement de valider ou rejeter la totalité du modèle (de façon binaire).

BIM GEM Révision du modèle par la partie désignante

Enfin, après réception, la partie désignante devra intégrer le modèle dans l’AIM.

Avec sa prestation de BIM Management, BIMSY accompagne les groupements de maîtrise d’œuvre et les entreprises de construction dans la livraison d’une maquette BIM-DOE conforme aux attentes du maître d’ouvrage.