Qu'est-ce que le BIM ? Définition et explications

Une définition du BIM selon la signification que nous donnons à la lettre "M".

Les deux premières lettres de l’acronyme font consensus dans le monde. Ainsi, elles ont toujours le même sens, quel que soit le contexte

Cependant, selon le contexte, nous pouvons trouver trois mots différents pour le M de BIMCe qui donne trois sens différents, mais complémentaires à cet acronyme :       

Nous parlons, ici, d’une base de données qui compile et organise les informations d’un projet de construction ou d’un actif existant. Cette base de données prend la forme d’un ensemble d’objets informatiques qui ont des caractéristiques propres et établissent des relations entre eux. Autrement dit, quand nous ouvrons une maquette BIM : nous observons un assemblage d’objets paramétriques représentant les différents composants et ouvrages (éléments fabriqués sur le site). Ce sont les architectes, bureaux d’études et entreprises de construction qui modélisent, agencent et renseignent ces éléments. En conclusion, la maquette BIM devient la source unique, partagée et interopérable, de l’information. Elle contribue donc à améliorer l’efficacité de chaque intervention.

Il ne faut surtout pas confondre un Building Information Model avec un modèle 3D. Contrairement à un modèle BIM, nous réalisons un modèle 3D dans un but unique de représentation visuelle. Par ailleurs, des outils tels que SketchUp ou 3DS Max sont spécifiquement conçus pour ce travail en 3D. Ainsi, ils sont bien plus efficaces dans cet usage que nos outils BIM. En effet, ces derniers sont plus spécifiquement conçus pour la conception d’un modèle paramétrique en vue d’un projet de bâtiment ou d’infrastructure.

Par conséquent, les principaux outils du BIM que les acteurs du BTP utilisent sont des softwares qui permettent de créer et agencer les objets paramétriques ; chaque objet aura un identifiant unique. Nous pouvons citer entre autres : Archicad de l’éditeur Graphisoft, ou encore Revit Autodesk, Tekla Structures et Trimble Nova. BIMSY a choisi d’utiliser le logiciel Revit. En effet, ce logiciel BIM permet de travailler à la fois en MEP (Mechanical, Electrical and Plumbing), en Structure et Architecture. Enfin, la maquette BIM est couramment stockée sur une plateforme d’échange conçue pour faciliter le travail collaboratif ; nous parlons « d’Environnement de Données Commun » (EDC) ou encore de plateforme BIM.

Le terme maquette IFC désigne une graphe de données structurée selon le modèle de l’Industry Foundation Classes. Pour plus de renseignements, nous vous invitons à lire notre page sur les concepts de schéma et format IFC, ainsi que l’Open-BIM.

BIM pour Building Information Modeling : une méthode pour la production des données

Le BIM décrit maintenant une méthode de travail (un ensemble de processus) en vue de créer et enrichir la maquette à différentes étapes d’une opération. Nous parlons donc de : modélisation BIM. Attention :  « une seule maquette BIM » ne veut pas dire « un seul fichier ». Ainsi, chaque acteur peut, travailler avec son propre logiciel BIM. Les différents modèles ainsi créés (selon des zones ou le métier) sont ensuite fédérés pour former la maquette BIM et donc la base de données que l’on souhaite. Enfin, étant donné l’importance de la collaboration pour cette nouvelle méthode de travail : nous soulignons l’importance de travailler sur l’interopérabilité des logiciels métiers qui génèrent tous, à la base des formats de données différents.

Nous sommes ici dans le cœur du BIM,  en effet, le Building Information Management traite de la gestion de l’information et de la coordination des différents processus BIM. Cette gestion peut se faire lors des phases de programmation, d’études (conception-exécution) de construction du projet, ou encore pendant toute la période d’exploitation de l’actif et éventuellement la phase de déconstruction-démolition. Le but est que chaque personne ait la bonne information au bon moment, pour mieux se comprendre et travailler ensemble. Le BIM doit, entre autres choses,  faire baisser les coûts de construction, de gestion et exploitation des bâtiments et infrastructures : surtout en évitant les allers-retours inutiles dus à des informations manquantes, voire contradictoires. Ce rôle d’orchestration revient au BIM Manager.

Les multiples dimensions du BIM utiles pour les architectes, Bureau d'études et entreprises du Bâtiment :

Lorsque l’on parle du BIM, nous pensons très vite à un modèle numérique en 3 dimensions. La 3D est notamment extrêmement pratique pour faciliter les études de synthèse technique et architecturale. Cependant, d’autres dimensions et utilisations sont associées à la définition et à l’utilisation du BIM.

Il faut toujours avoir à l’esprit que la 3D ne donne que des informations sur la situation, l’encombrement et l’apparence des objets BIM. En effet, il existe deux autres aspects informationnels : les propriétés qui accompagnent les objets et les relations entre ces objets. Ces points sont au moins aussi importants.

La 2D reste présente dans le Building Information Modeling.

Le BIM est loin d’avoir exclu la classique 2D. Nous pouvons citer les plans, coupes et élévations issus directement de la maquette BIM. Par exemple, les outils de Building Information Modeling ont rendu beaucoup plus facile la production des coupes. De plus, tous les sofwares BIM possèdent une « fonction 2D de dessin et écriture » en plus de la 3D. Une difficulté récurrente pour un modeleur BIM est de savoir quand il est utile de passer de la 3D à la 2D. Souvent, nous modélisons trop de détails en 3D, ce qui alourdit inutilement la maquette BIM.

remarque dans un plan issu d'une maquette BIM Revit

Tout document que nous générons à partir de la maquette numérique, peut constituer un livrable BIM. Ainsi donc, un livrable BIM n’est pas forcément en 3D, il peut être en 2 D, ou même être constitué d’un tableau de données.

BIM : définition de la 4D

La 4D est évidemment l’ajout du facteur temps. Cet ajout est particulièrement pratique pour l’ingénierie méthode et le phasage de chantier. Par exemple, les entreprises de gros œuvre utilisent de plus en plus des processus BIM pour optimiser la rotation de banches et « lisser » les cadences.

La 5D et les usages BIM pour les économistes de la construction.

La cinquième dimension concerne l’économie de la construction. Le BIM facilite, notamment, la réalisation des métrés. D’autre part, cette évolution permet aux maîtres d’œuvre de proposer plusieurs solutions techniques à leurs clients en incluant plus facilement et précisément le paramètre coût.

Le BIM et la 6D : un enjeu pour le développement durable

Il s’agit ici de prendre en compte tous les aspects du développement durable. Ainsi, nous pouvons utiliser la maquette BIM pour faire un bilan carbone sur le cycle de vie du bâtiment, ou encore pour la réalisation des simulations thermiques dynamiques (STD). Par exemple, la forme ou l’orientation du bâtiment pourront être modifiées selon le résultat d’une STD.

Le BIM-GEM et la 7D

La 7D concerne tous les objectifs en rapport avec la gestion et l’exploitation des actifs. Des softwares de GTPAO (Gestion Technique de Patrimoine Assistée par Ordinateur) et GMAO (Gestion de Maintenance Assistée par Ordinateur) peuvent requérir une maquette BIM-GEM ayant une structuration de données bien spécifique. Le BIM-GEM intervient de plus en plus dans les activités de Facility Management et Property Management.

Toutes ces dimensions ne sont pas encore exploitées à leur plein potentiel actuellement. De plus, il reste surement d’autres dimensions du BIM à explorer ! Le rôle d’un AMO-BIM est en partie de conseiller le maître d’ouvrage sur les différentes possibilités qui s’offrent à lui, selon les étapes de son projet et en fonction des avancées technologiques.